La paroisse de Ngoro a été fondée en 1965. Cependant, les archives attestent des baptêmes dans le village et ses alentours dès 1964. Elles laissent également voir que. « C’est le Chef Supérieur de l’époque Jean Khatou Ndengué qui donna à la Mission un vaste terrain comprenant trois collines. L’une sera l’église et la maison des Pères, une autre pour les Sœurs et leurs œuvres, la troisième pour les écoles[1]. » L’évangélisation de ce peuple a donc bénéficié des facilités de l’autorité traditionnelle. De nombreux prêtres spiritains se sont succédé dans ce champ pastoral pendant 40 ans avant d’être remplacés par les diocésains. Parmi les grandes figures qui ont assuré la prise en charge des âmes dans la paroisse Saint-Kisito nous avons : Mgr le Père André LOUCHEUR devenu 1er Evêque du Diocèse de Bafia ; le Père Louis Po, l’Abbé Sosthène TSEBER, le Père Luc DUPUIS, le Père Bernard KLEIN. Les abbés Bertrand MBEDJA EWOTI, Grégoire MEKOMOU, Abraham KEDJI et depuis quelques années, Hugues Mogers DJONGOUE sont les diocésains ayant pris le relais de l’évangélisation des mains des spiritains. L’actualité pastorale a donc vu la paroisse être répartie en quatre secteurs : le Centre avec trois sous-secteurs, regroupant chacun quatre CEB ; le Nord avec cinq grandes communautés, le Sud avec cinq grandes communautés ; le secteur Est avec deux sous-secteurs renfermant dix grandes communautés.
La ville de Ngoro est rayonnante de la présence, depuis plusieurs années, des religieuses du Très-Saint Sauveur qui participent à la vie de la paroisse à travers leur charisme et selon leur spiritualité. Elles ont, à leur charge, le dispensaire catholique, et l’école maternelle qui compte parmi les plus anciennes du diocèse. Les sœurs s’occupent également de l’école maternelle et d’un foyer d’accueil de jeunes filles. Ces principales structures, animées par les Sœurs du Très Saint Sauveur, ont un impact particulier dans la paroisse et même dans le diocèse depuis plusieurs années.
L’arrondissement de Ngoro fait partie des plus récentes communes créées dans le département du Mbam et Kim (1995). Située sur la rive gauche du grand fleuve Mbam et à 35 km de Bafia, la ville de Ngoro est le siège de la Chefferie Supérieure Sanaga, Ndjanti, Baveuk et assimilés. Une particularité caractérise les populations de l’arrondissement dont elle est le chef lieux. Cette unité administrative regroupe plusieurs ethnies qui cohabitent pacifiquement : Les Sanaga qui est l’ethnie autochtone et majoritaire ; les Djanti, les Baveuk, les Baboute, les yambassa, les Eton. La présence grandissante des anglophones du fait de la crise au Nord-ouest et au sud-ouest se rapproche facilement de la contingence historique qui explique la prépondérance de la langue Babouté sur le Sanaga au sein des populations du centre-ville de Ngoro. Et cette pluralité ethnique qui caractérise l’arrondissement de Ngoro s’explique facilement par la question domaniale. En effet, la fertilité des sols de cette contrée et la facilité des autochtones à les proposer aux demandeurs sont les principales raisons de la densité des immigrations annuelles qui peuplent les villages de cet arrondissement. Ainsi, par la recherche des terres à cultiver, en raison du climat équatorial et des terres favorables pour la production du cacao, la vie des communautés à évangéliser est essentiellement basée sur l’agriculture de rente et sur l’exploitation forestière. Le développement de la ville Ngoro, qui est perceptible aujourd’hui, va également avec la grande expansion de l’Evangile. Mais l’enclavement et l’absence des routes praticables restent un frein au développement dans cette paroisse
[1] André LOUCHEUR, Le Cameroun mon beau pays, Paris, ed Saint Paul, 1992, p.122

