La paroisse Notre Dame de Fatima de Yoko, créée en 1948, est le point de départ de la grande évangélisation de tout l’arrondissement éponyme. La paroisse couvrait toute l’étendue de ce vaste arrondissement de 15 000 km2. En effet elle s’étendait de Sengbé à Issandja (du Nord au Sud) et de Guéré à Linté (de l’Est à l’Ouest) et couvrait en même temps toute la plaine Tikar. Avec la création de la paroisse de Ndjole en 1963, elle connaitra un premier morcellement. Mais du fait de la fermeture de cette paroisse, pour 34 ans, dès 1970,  les prêtres de Yoko se verront de nouveau obligés de la desservir. En 2016, deux secteurs de la paroisse de Yoko sont érigés en paroisse, il s’agit de Linté et Doumé. Cette même année, Ngouétou devient une entité paroissiale, et  la zone pastorale Yoko est créée et regroupe les paroisses de Yoko, Ndjolé, Doumé et Ngouétou. Malgré ces multiples subdivisions ayant donné lieu à l’érection de toutes les unités paroissiales de l’arrondissement, la paroisse de Yoko demeure la plus vaste paroisse du diocèse.

La paroisse de Yoko, de nos jours, n’a plus que cinq secteurs : le secteur Sud avec cinq communautés (Foufoueing, Fouy, Matsari, Meteing, Ottodorf) ; le secteur Est avec six communautés (Guéré, Makouri, Menguinding, Wassa, Mékambing et Lor), le secteur Sud-Est comptant quatre communautés (Mbatoua, Mélimvi, Toumbi et Médjamvouni) ; Le secteur Tikar avec huit communautés (Kpaing, Pobiong, Mambwé, Mangong Fiong, Kilibe,  Mangong-Zoni, Kong et Djoussè) et le secteur Yoko urbain, avec cinq CEB (saint Augustin, saint Michel Archange, saint Jean l’Evangéliste, saint André et saint Basile.

Les prêtres spiritains se sont succédé à la tête de la paroisse, depuis sa fondation par le père Louis ROCQUE. Après lui ce fut, de manière successive, les pères WILHEM, Jean HAMAN, Clément RICHIER, Lucien BRUN, André SAYA, Nestor BEBISSEKEYE (diocésain), Michel LACHENAUD, Stanislas GOURGOUL, Didier PENTECOTE jusqu’en 2008, date à laquelle la présence des missionnaires blancs a pris fin à Yoko. Les prêtres diocésains vont entrer en scène avec les Abbés Alain Christian MBEKE (2008-2016), Barthélemy MPELE (2016-2023), Albert BOYOGUENO BOYOGUENO aujourd’hui.

La paroisse de Yoko a aussi accueilli deux communautés de religieuses dont les sœurs Ursulines de Jésus, puis les sœurs de Sainte-Marthe. Ces dernières sont parties de Yoko dans les années 1990, laissant un couvent dont certains bâtiments sont toujours disponibles. L’œuvre des missionnaires religieux à Yoko, de 1948 à 2008, est énorme et à saluer. Des infrastructures telles que l’école primaire, le camp des maîtres d’école et l’infirmerie le prouvent. L’histoire de l’école catholique, toujours opérationnelle de nos jours, révèle qu’un grand nombre de hauts commis de l’Etat de la région y ont été encadrés.

La paroisse  de Yoko est faite des communautés cosmopolites de cet arrondissement ; car  on y retrouve plusieurs peuples qui y vivent en plus des Vute, des Baveuk, et des Tikar. Pendant longtemps ces baptisés vivaient principalement de la chasse. Mais avec les mesures étatiques de protection de l’environnement prises via la création des parcs, les habitants deviennent progressivement agriculteurs en créant des cacaoyères et des vergers. Cependant, la présence des animaux prédateurs et les influences de la forte saison sèche sont de sérieux adversaires contre la culture des tubercules et des féculents.

La situation géographique de cet arrondissement traîne avec elle un passif historique qui influe sur le regard généralement porté sur cette partie du diocèse. Malgré la bonne ambiance qui prévaut à Yoko et dans les villages qui l’entourent, l’éloignement et la mauvaise qualité de la route qui y mène, ont longtemps contribué à faire de cette paroisse un lieu à redouter. L’expansion de l’église paroissiale en a aussi été victime. Yoko la belle, comme l’ont toujours appelé ses habitants, est sur le point de le devenir dans  l’imaginaire populaire grâce au bitumage de la route qui y conduit depuis Ntui. Cette infrastructure routière essuiera ainsi de très nombreuses années de souffrance et la conception rétrograde qu’on a souvent eu de ce peuple. Et le grand et beau massif montagneux du Mont Fouy pourrait alors devenir plus attractif au bénéfice de la médiatisation des pèlerinages spirituels qui rassemblaient déjà les paroissiens de Yoko.

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