La communauté Catholique de Ngambe-Tikar a eu pour fondateur le Père Guillemin 1967. L’activité pastorale de ce missionnaire spiritain d’origine hollandaise demeure mémorable. En effet, dès son arrivée, il engagea des travaux de construction grâce auxquels il dota la paroisse d’une école primaire, d’un dispensaire, des cimetières et des routes. Tous ces efforts étaient portés par la prière de la communauté paroissiale qui se réunissait assidument dans la chapelle qu’il avait construite en premier lieu. Malgré son tempérament fort et bouillonnant,qui lui valut le surnom de “FadaBikouda”, le Père Guillemin faisait prospérer la communauté des baptisés qui augmentait, sans cesse, en nombre.
L’apostolat conduit par le zèle pastoral de ce missionnaire intrépide était porté par la collaboration indéfectible de la sœur Simone SCHENEK, d’origine allemande. La révérende Sœur a longtemps œuvré pour la santé des populations de toute l’étendue de la paroisse. A côté de cet apport considérable de la sœur Simone, il y avait l’inlassable courage évangélique des catéchistes-pionniersque sont KOUANGONG Mathieu, NDJIMSAH, TANDA Joseph et les frères YAWE Jean (baptisé et marié en 1952) et KPOH Robert. Le ferment de leurs vies vertueuses avait franchement façonné les cœurs des autochtones à accueillir la foi catholique. Et les régulières visites pastorales et informelles de Mgr André LOUCHEUR à Ngambé affermissaient davantage la foi des fidèles. Il en était tellement marqué, qu’en 1969 il se fit construire une case de passage.
Le départ du P. Guillemin en 1976 marqua le début d’une période sombre et triste de l’histoire de l’évangélisation de la paroisse Saint-François d’Assise. Faute de Pasteur d’âmes disponible à temps plein, cette jeune communauté de baptisés se fragilisa du fait des conflits doctrinaux pluriels, parmi lesquels l’influence de la présence Luthérienne. L’absence d’un prêtre permanent explique mieux la facilité avec laquelle des catholiques se laissaient convaincre pour rejoindre la communauté luthérienne. Ce n’est qu’en 1994 que Mgr Athanase BALLA, évêque de Bafia, y enverra un Père du Saint-Esprit, comme curé. Le Père Luc DUBUIS avait donc la lourde mission de faire redécoller la vie catholique à Ngambe-Tikar . C’est lui qui choisit l’emplacement actuel du centre paroissial et bâti toutes les infrastructures qui s’y trouvent. En 2002, il passera le témoin au Père Nicaise, un autre spiritain du Congo Brazzaville. Celui-ci fut le premier africain à prendre cette paroisse en main. Il se dévoua alors pour la pastorale en parcourant les chemins de la paroisse, même à pied. Cette lourde et délicate mission de réveil se poursuivra ensuite avec les Pères Etienne NEMI (2005-2008), Jacques YANGA (2008-2014), Jean Simon Pierre NGELE (2014-2015). Depuis 2015 jusqu’à ce jour, le Père Emilio José ALMAJANO en a la charge. Ainsi, la petite communauté de 60 fidèles qu’a laissé le père Guillemin, compte aujourd’hui 1370 baptisés dans son registre de baptême.
La paroisse Saint-François d’Assise compte aujourd’hui cinq secteurs : secteur centre (07 communautés), secteur Gah (05 communautés), secteur Beng Beng (02 communautés), secteur Mamblang (04 communautés), secteur Ngoume avec (02 communautés). Aujourd’hui l’explosion démographique locale et la grande affluence des populations voisines vers Ngambe-Tikar ont poussé les autorités diocésaines à fonder une école maternelle et primaire au sein de la paroisse. Ces deux établissements sont tenus, à la fois, par le curé et par des religieuses missionnaires du Christ Jésus.
Le village Ngambe-Tikar a une superficie estimative de 7200 Km, avec un climat équatorial stable, malgré des légères variations dues à l’exploitation forestière. Le village est traversé par plusieurs cours d’eau qui se versent dans le Mbam : la Kim, la Djee, Wawoue, Hong, Kiyen, Dié, Mefui, Seh Mpem. Dans le village on a de nombreuses cultures vivrières : maïs, manioc, banane plantain, igname, macabo, patate, arbre fruitier et des cultures de rente : le cacao, le café, le palmier à huile. Beaucoup de villageois pratiquent l’élevage, la pêche, le commerce, la transformation forestière avec l’exploitation du bois.
Il est aussi utile de préciser l’historique du nom Ngambe-Tikar qui désigne actuellement la localité de la paroisse Saint-Francois d’Assise. En fait, ce nom est une construction du Père Guillemin. Il le fit pour distinguer la contrée de la plaine tikar du village Ngambe situé dans la Sanaga-Maritime. En effet, Ngambé-Tikar est un village facilement accessible, aujourd’hui, par la région de l’Ouest, précisément par Foumban, à cause de l’enclavement du Grand Mbam et de ses routes impraticables. Ngambe-Tikar est un village qui se développe grandement du fait l’arrivée des peuples de l’Ouest, des Bamouns et des Bororos et autres.

